Si l’actualité sur ces moyens de surveillance s’est enfin médiatisé autour du fichier EDVIGE, cela ne doit abuser sur l’étendu des contrôles que tout état moderne qui se respecte met en place sous prétexte de sécurité. De plus notons qu’en ce qui concerne EDVIGE, ce projet reprend la structure du fichier (crée en 1991) de la police politique (RG) en l’élargissant considérablement son champs d’intervention. Et comme cet été est propice à l’innovation en matière d’espionnage les même RG ont fusionné (au 1er juillet) avec la DST sous le nom de DCRI (Direction centrale au renseignement intérieur). De répertorier ceux qui soi disant menacent l’ordre public ou qui ont un rôle significatif par leurs activités politiques ou syndicales est une vieille idée de la classe des possédants qui craint par dessus tout que des forces (issu de la « classe dangereuse ») s’organisent pour reprendre le fruit du labeur du prolétariat. Ne soyons pas dupes que la récente polémique sur EDVIGE car s’apparente moins à des luttes politiciennes qu’à une réelle volonté de faire cesser la surveillance étatique.
D’ailleurs pourquoi ferrailler contre ce fichier alors que d’autres existent sans que cela provoque de la moindre bronca médiatique car au même moment le fichier de la DST change pour prendre le nom de CRISTINA (encore un prénom féminin…). Dissimulé sous le vocable commode du « secret défense » (certains d’agents de la DCRI ont cette couverture en raison de leurs activités) ce fichier et les utilisations possibles sont complément occultes et laissent à penser à toutes sortes d’opérations barbouzes dont ce régime a le secret et l’expérience. Il suffit de revenir sur les turpitudes engendrées par l’affaire « Clearstream » et ses manipulations de fichiers à des fins personnels. Rappelons que le pouvoir politique avait également souhaité cette classification en ce qui concerne d’EDVIGE mais qu’a la suite de l’intervention de la CNIL il avait du reculer sur ce point précis. N’oublions évidement pas le fichier des empreintes génétiques FNAEG qui n’a cessé d’étendre là aussi son champs d’action depuis sa création en 1998 puisque la loi « Perben 2 » permet en 2003 de recourir à cette analyse contre des individus mises en causes dans des violences contres les biens et les personnes ; large interprétation permettant d’obliger sous peine de prison tout militant d’être ficher durant quarante ans en raison de ses luttes contres les injustices du capitalisme et l’arbitraire policier.